samedi 31 octobre 2015

La guerre de Bosnie-Herzégovine

La République de Yougoslavie fut d'abord communiste, de 1945 à 1963, puis socialiste sous le règne de Tito et jusqu'en 1992. Elle est formée de six républiques :
  • la Slovénie de langue slovène et de religion catholique,
  • la Croatie de langue serbo-croate et majoritairement catholique,
  • la Serbie et le Monténégro, tous deux de langue serbo-croate et à majorité chrétienne orthodoxe,
  • la Macédoine makédophone et orthodoxe et finalement,
  • la Bosnie-Herzégovine de langue serbo-croate mais avec la plus grande diversité ethnique : la population (les Bosniens) se divise entre les majorités orthodoxes et musulmanes (les Bosniaques) et une forte minorité catholique.

D'ailleurs, Tito a déjà déclaré fièrement que la Yougoslavie, c'était « six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti ».

Durant cette époque, l'économie socialiste de la Yougoslavie est satisfaisante et les habitants se souviennent aujourd'hui avec nostalgie de cette époque. Mais suite à la mort de Tito, l'économie des systèmes communistes s'essoufle un peu, comme ailleurs dans le monde, et des mouvements nationalistes voient le jour dans les différentes républiques, notamment celles plus aisées du nord qui partagent leur richesse avec les républiques plus pauvres du sud. Ce sentiment s'accroit également en Serbie après l'arrivée dans l'arène politique yougoslave de Slobodan Milosevic, qui se consacre à la concentration des pouvoirs yougoslaves en Serbie.

La Slovénie et la Croatie sont les premières à déclarer leur indépendance, en décembre 1990. L'armée fédérale yougoslave attaque les républiques sécessionnistes. En Slovénie, le conflit se termine après 10 jours par la victoire slovène mais en Croatie, la présence de certaines régions à dominance serbe rend le conflit plus long et compliqué. Mais la communauté internationale reconnait rapidement la souveraineté des deux pays et la Yougoslavie est dès lors considérée « en dissolution ».

En 1992, c'est au tour de la Bosnie-Herzégovine de tenir son référendum d'indépendance. Les Serbes de Bosnie boycottent le référendum, mais les résultats sont quand même clairs : 68% de la population votent à 99% en faveur de l'indépendance, qui est déclarée le 1er mars 1992. Un mois plus tard, le 6 avril 1992, les forces armées yougoslaves, ou désormais principalement serbes, attaquent la Bosnie et c'est le début de la guerre.

Les Serbes comprennent bien que le départ de la Bosnie-Herzégovine de la République achèvera de diviser définitivement les populations serbes de Yougoslavie. Il leur faut occuper le plus grand territoire à majorité serbe possible pour les conserver en Yougoslavie. L'armée des Serbes de Bosnie est intimement liée avec les forces armées yougoslaves qui possèdent la puissance militaire de la grande République yougoslave en déclin. Si la guerre de Bosnie transcende l'horreur de la guerre civile, elle se confond avec l'atrocité de la guerre ethnique.


L'armée des Serbes de Bosnie s'empare de nombreuses villes de Bosnie, principalement celles situées près de la frontière avec la Serbie et celles peuplées principalement de Serbes. La population bosniaque est ciblée et la méthode de l'épuration ethnique est utilisée : expulsions, massacres, viols. Le siège de Sarajevo se maintient pendant toute la durée de la guerre, en faisant le siège le plus long de l'histoire moderne d'Europe et le massacre de Srebrenica fait à lui seul 8000 victimes Bosniaques en 4 jours.

Le 14 décembre 1995, les accords de Dayton sont signés par les Bosniaques, Croates et Serbes. La Bosnie-Herzégovine est alors divisée en deux entités de superficie similaire : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie (ou Republika Srpska). De cette guerre voit aussi le jour du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, qui jugera des nombreux crimes contre l'humanité commis durant cette période. En tout, près de 110 000 personnes ont trouvé la mort durant le conflit, soit près de 3% de la population de la Bosnie-Herzégovine.





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